Poucet

Lorsque l’on découvre un monstre sous son lit, il y a trois façons de réagir. On peut se cacher sous les couvertures, fermer les yeux très fort en le suppliant de disparaître. Ça c’est pour les faibles, les trouillards, les lâches : les enfants. On peut aussi construire un lit sans pied, avec le matelas au ras du sol, ou boucher l’espace sous le lit avec de grands tiroirs remplis de vieux habits pour empêcher le monstre de s’y installer. C’est la solution des pragmatiques, de ceux qui ont réponse à tout : des parents. Ou alors on peut aller voir le monstre pour causer et savoir s’il n’y aurait pas une possibilité de se faire aimer. C’est ce que font les orphelins, les perdus, ceux qu’on a abandonnés. C’est ce que je décide de faire, moi, Poucet.

« Venez … Venez … Ne restez pas perdus dans la forêt, le danger vous guette, la nuit tombe et les loups sortent de leur tanière… Il est dangereux de flâner dehors à cette heure… Venez vous réfugier dans la cabane de Poucet… Installez-vous bien au chaud, gardez vos enfants à l’abri près de vous… Tant de choses peuvent arriver dans les contes pour enfants… »

Dans cette réinterprétation du conte bien connu de Charles Perrault, Poucet, devenu adulte et interprété par notre comédien/marionnettiste, nous raconte, grâce aux marionnettes, sa vérité ! L’histoire de son abandon, du désamour maternel, de son adoption par l’ogre et la peur de ressembler à ce dernier.